Domaine royal de MarlyDomaine royal de Marly
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  • Les belles rencontres

Christophe Thomas, jardinier en chef de Marly

Rencontre avec Christophe Thomas, jardinier en chef du Domaine royal de Marly.

Le métier :

Je suis Christophe Thomas, jardinier en chef du domaine de Marly, rattaché à l’établissement public du château de Versailles, sous la direction des patrimoines et des jardins. Mon rôle principal est la conservation et l’embellissement de ce site patrimonial datant du 17e siècle, afin de le transmettre aux générations futures. Cette mission inclut aussi un volet de médiation culturelle : organiser des visites, sensibiliser le public à l’histoire et à l’architecture du jardin.

Un parcours guidé par la passion

J’ai toujours été passionné par les jardins. Après une formation initiale de jardinier, j’ai poursuivi mes études avec un Master en jardins historiques, patrimoine et paysage à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles. Mon intérêt pour l’architecture végétale m’a conduit à travailler sur le projet innovant du parc André Citroën, avant d’intégrer le jardin de l’Élysée, où j’ai exercé pendant vingt ans. En 2019, j’ai rejoint le château de Versailles, avec une volonté claire : redonner au domaine de Marly toute sa splendeur.

Ce qui rend Marly unique

Marly est un site exceptionnel, une «belle endormie» marquée par l’histoire. Sa composition paysagère, avec son grand boulingrin et sa perspective vers la Seine, est une rareté en Île-de-France. L’abandon relatif du site pendant un siècle et demi a permis le développement d’un cortège floristique unique, révélé par une expertise en 2022. Certaines plantes, comme les orchidées terrestres, sont rares et protégées. Aujourd’hui, nous pratiquons une gestion différenciée du parc : certaines zones sont entretenues intensivement, tandis que d’autres sont laissées en évolution naturelle pour préserver la biodiversité.

Un souvenir marquant

Lors du confinement en 2020, alors que le site était fermé au public, j’étais seul à Marly, entouré de chevreuils et de renards qui se déplaçaient librement en pleine journée. Une période inoubliable, mêlant émerveillement et frustration de ne pas pouvoir partager cette beauté avec les visiteurs.

Marly et le territoire de Saint Germain Boucles de Seine

Le lien entre Marly, Versailles et Saint-Germain-en-Laye est profondément ancré dans l’histoire de Louis XIV. Nous collaborons étroitement avec le musée du domaine royal de Marly et les associations locales, comme La Société du Vieux Marly ou Les Amis du Domaine de Marly, pour valoriser cet héritage. Nous accueillons aussi des écoles de paysage, encourageant les étudiants à proposer des projets contemporains intégrant l’histoire du site.

Un lieu coup de cœur

Au-delà de Marly, j’ai une affection particulière pour la ville-parc du Vésinet, une utopie paysagère réalisée au 19e siècle. Avec ses cinq cents hectares et son réseau hydraulique exceptionnel, c’est un exemple unique de ville-jardin, une vision avant-gardiste qui continue d’inspirer aujourd’hui.

Le domaine de Marly

"Sire, Marly" telle était la formule à prononcer si vous souhaitiez faire partie des quelques privilégiés et pénétrer dans l'intimité de Louis XIV, à Marly-le-Roi.
Au printemps 1679, le Roi-Soleil crée à Marly un chef-d’œuvre de l’architecture et des jardins français du XVIIe siècle dont il souhaite faire, à la fois, un palais des plaisirs et un lieu de retraite, loin de la Cour.
Située dans un vallon encaissé, la résidence royale n’est visible qu’une fois franchies les limites du domaine. Elle est dissimulée, près du village de Marly, dans la forêt. Les travaux sont confiés à l'architecte Jules Hardouin Mansart qui réalise un domaine composé de plusieurs pavillons disposés selon deux grands axes de perspective. Au centre un pavillon accueillant le Roi et sa famille, devant, de part et d'autre d'un miroir d'eau, douze pavillons visant à accueillir les invités.
Les travaux durent plus de cinq ans. La première visite de Louis XIV a lieu en novembre 1683, et son premier séjour en 1686.

Du fait de la proximité de la Seine, nappes et jets d’eau abondent à Marly, grâce à la fameuse et colossale « machine » disposée sur le fleuve, chef-d’œuvre d’ingénierie hydraulique du temps, réalisée à partir de 1682 et dont l’abduction d’eau est opérationnelle en 1685. La quantité des eaux permet au roi de produire des cascades, ce qu’il n’a pu faire à Versailles. Sont ainsi crées La Rivière (1696-1697), gigantesque cascade au décor de marbre située au sud du pavillon royal, et La Cascade champêtre, aménagée dans le bosquet du Levant (1701). Au nord, un abreuvoir monumental (1698-1699) est construit pour servir de porte symbolique au bas des jardins où il existe encore aujourd’hui.

Outre Jules Hardouin-Mansart et Charles Le Brun, les meilleurs artistes participent à l’enchantement des lieux. Leurs œuvres sont aujourd’hui visibles dans la cour Marly du Louvre.
La richesse de ces eaux jointe à celle des bâtiments et des jardins, font du lieu, aux dires des contemporains, « le plus bel endroit du monde ».

Si aujourd'hui le domaine tel quel n'existe plus, vous pouvez cependant vous balader dans le parc et admirer la statuaire ou flâner le long du grand miroir d'eau.

Le domaine a reçu en 2022 le Label Jardin Remarquable décernée par le Ministère de la Culture. Ce label permet une reconnaissance du patrimoine historique mais aussi environnemental qu'il représente.
Au printemps 1679, le Roi-Soleil crée à Marly un chef-d’œuvre de l’architecture et des jardins français du XVIIe siècle dont il souhaite faire, à la fois, un palais des plaisirs et un lieu de retraite, loin de la Cour.
Située dans un vallon encaissé, la résidence royale n’est visible qu’une fois franchies les limites du domaine. Elle est dissimulée, près du village de Marly, dans la forêt. Les travaux sont confiés à l'architecte Jules Hardouin Mansart qui réalise un domaine composé de...